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Bibliothèque / Articles / Les savants, entre rôle convoité et rôle perdu

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العلماء بين الدور المنشود والدور المفقود
Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers, que la paix et la bénédiction d’Allah soit sur celui qu’Il a envoyé comme miséricorde pour l’Univers, notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Toute personne connaissant un tant soit peu l’Islam sait que ses savants ont une position élevée, un statut prestigieux et un mérite incomparable à tel point qu’aucune autre catégorie de personnes ne les concurrence en cela. Leurs mérites ainsi que leurs vertus rapportés dans le Coran et la Sunnah sont connus et répandus. Ils sont les intermédiaires entre Allah (U) et Ses serviteurs dans la transmission de la législation, ainsi que la connaissance de leur Seigneur. Sufyân Ibn cUyaynah a dit :

 « Les gens qui ont le statut le plus élevé sont ceux qui sont entre Allah et Ses serviteurs, ce sont les Prophètes et les savants. »

 Les savants sont donc les successeurs des Prophètes au sein de leur communauté et les héritiers de leur science. Tous ont besoin d’eux : le petit comme le grand, l’homme comme la femme, le gouverneur comme le gouverné. Leur devoir est donc immense, selon la place et le statut élevé qu’ils occupent dans la communauté. Par leur bonté et leur application de ce qu’Allah (U) leur a ordonné comme conseil et exposition de la vérité, la vie des gens s’améliore ici-bas ainsi et dans l’au-delà. C’est pour cette raison que l’on dit que l’erreur du savant est tel un bateau, lorsqu’il coule beaucoup de gens se noient par la même occasion. Et Allah (U) a pris des gens de science l’engagement qu’ils exposent [la vérité] sans rien en cacher, comme Allah (U) le dit :

{Allah prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement : “Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas”. Mais ils l’ont jeté derrière leur dos et l’ont vendu à vil prix. Quel mauvais commerce ils ont fait !}Sourate Âl cImrân, verset 187.

De plus Il a blâmé (U) ceux qui cachent la vérité et qui refusent de l’assumer en disant :

{Qui est plus injuste que celui qui cache un témoignage qu’il détient d’Allah ? Et Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites.}Sourate Al-Baqarah, verset 140.

Il dit aussi :

{Certes ceux qui cachent ce que Nous avons fait descendre en fait de preuves et de guide après l’exposé que Nous en avons fait aux gens, dans le Livre, voilà ceux qu’Allah maudit et que les maudisseurs maudissent.}Sourate Al-Baqarah, verset 159.

Certes, l’obligation d’exposer la vérité et de conseiller la communauté qui pèse sur les épaules des gens de science se confirme d’autant plus en période de troubles et d’épreuves, durant laquelle les sentiers de la guidée s’estompent, le vrai et le faux sont confondus, les passions dirigent, les gens suivent celui qui crie le plus et la vérité est cachée pour celui qui la recherche ; c’est pour cette raison que le Prophète (r) a comparé les troubles à la nuit obscure, c’est-à-dire une nuit noire, sans aucune lumière :

 « Empressez-vous d’accomplir des [bonnes] œuvres, car il y aura des troubles aussi noirs qu’une nuit obscure, où l’homme se réveillera croyant et se retrouvera le soir mécréant ou le soir sera croyant et se réveillera mécréant; il fera un troc de sa religion contre les biens de ce bas-monde. » Rapporté par Muslim (n°169) d’après un hadith d’Abû Hurayrah (t).

Il est vrai que la communauté Musulmane a connu, tout au long de son histoire de nombreuses crises, ainsi que des troubles successifs, au cours desquels Allah (U) a destiné à la communauté, des gens de science et de mérite, des gens qui conseillent et qui sont justes, par lesquels Il sauva la communauté et préserva la religion. Donc, l’impact des savants et leur rôle pour faire sortir la communauté des troubles et les délivrer des épreuves houleuses, sont connus et souvent évoqués. Ils possèdent les lampes qui éclairent l’obscurité et les torches de la guidée, par lesquelles Allah (U) fait sortir les gens des ténèbres vers la lumière. Le Messager d’Allah (r) a d’ailleurs annoncé à cette communauté la puissance, la grandeur et l’élévation et qu’il ne cessera d’y avoir des gens qui établiront l’ordre d’Allah (U) jusqu’à le fin des temps, comme on retrouve cela dans Al-Bukhârî (n°6767) et Muslim (n°3545) d’après le hadith d’Al-Mughîrah et d’autres, selon lequel le Messager d’Allah (r) a dit :

« Il ne cessera d’y avoir au sein de ma communauté un groupe apparent sur la vérité et il le restera jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive. »

Les gens de science sont les guides de ce groupe victorieux et sauvé. Il ne fait aucun doute que de nos jours la communauté musulmane d’Est en Ouest passe par des étapes très sensibles et dangereuses, c’est à ce moment qu’elle a le plus besoin des gens de science enracinés dans leur savoir, qui œuvrent pour leur religion, qui conseillent la communauté, qui connaissent l’état de la communauté ainsi que les dangers qui la guettent. C’est avec l’aide de ces gens-là que le bateau avancera et que l’on arrivera à bon port. Je dirais même plus, la communauté aujourd’hui a besoin de l’effort de chacun de ses membres bons et obéissants. Compte tenu des circonstances si critiques que traverse notre communauté, comment le cavalier peut-il descendre de son cheval et comment les gens de science et de bien peuvent-ils se retirer du devant de la scène où ils se doivent d’exposer la vérité et de conseiller, sans délaisser les lieux d’influence et de réforme. En réalité, il est un devoir pour chaque personne possédant une science et un bien de participer au bon conseil de la communauté, selon ses capacités, que ce soit par la parole, l’avis ou l’action. Et que chaque conseiller s’avance dans le domaine de l’appel à Allah (U) et de la construction, avec sincérité, sérieux, science et clairvoyance. En effet faire triompher la cause d’Allah (U) et sa religion est une obligation pour chaque croyant, Allah (U) dit à ce propos :

 {Ô vous qui croyez ! Si vous faites triompher [la cause d’] Allah, Il vous fera triompher et raffermira vos pas}Sourate Muhammad, verset 7. 

Dans Sa grande miséricorde et Son immense bienfait, Allah (U) a établit pour le croyant que faire triompher la cause d’Allah et sa religion, n’est pas limité, n’est pas restreint à une manière donnée, le simple fait que l’un d’entre nous réforme sa propre personne est considéré comme faire triompher la cause d’Allah. Nous ne devons rien rabaisser qui aille dans ce sens. Al-Bukhârî rapporte d’après un hadith d’Abû Hurayrah (t) qui relate que le Prophète (r) a dit :

« Il se peut que le serviteur prononce une parole qui satisfasse Allah, à laquelle il ne prête aucune attention et que par sa cause, Allah l’élève en degré. »

Donc tout effort qui contribue à faire triompher la religion d’Allah et qui éloigne un mal de la communauté musulmane est utile et charitable, quand bien même il serait insignifiant aux yeux des gens. Al-Bukhârî rapporte dans son Sahîh (n°2681) que le Messager d’Allah (r) a dit à Sacd Ibn Abû Waqqâs (t) lorsque celui-ci pensait avoir un mérite plus grand que d’autres :

 « N’êtes-vous pas secourus et pourvus que par égard à vos faibles ? »

Et selon la version d’An-Nasâ’î (n°3127) :

« En réalité Allah secourt cette communauté par égard aux faibles parmi vous : par leurs invocations, leurs prières et leur sincérité. »

 Et dans une autre version encore (n°3128) :

 « Aidez-moi à secourir les faibles, car vous ne serez secourus et pourvus de votre subsistance que par égard aux faibles. »

 Certes la réussite des gens de science dans leur rôle à jouer qui consiste à sauver la communauté et la faire sortir des troubles successifs et des épreuves qui s’enchaînent, pour la faire embarquer vers de magnifiques destinations, ne peut être atteint et il n’y a aucun moyen d’y parvenir sans faire les causes qui permettront à ce bateau de sillonner les mers démontées, car un bateau ne vogue pas sur la terre ferme. Ces causes sont en fait une série de qualités charitables comprenant : des actions avec une intention sincère envers Allah (U) qui seront améliorées par le suivi du Prophète (r), la crainte d’Allah (U) dans ce qui est apparent et caché, le conseil sincère à la communauté, se parer du meilleur comportement, la science, l’indulgence, la douceur, la bienveillance, la patience et d’autres bonnes qualités, par lesquelles on concrétisera les qualités des guides pieux que l’on retrouve dans la parole d’Allah (U) :

{Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants.}Sourate Al-‘Acrâf, verset 199.

 Ainsi que :

{Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient [les gens] par Notre ordre aussi longtemps qu’ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets.}Sourate As-Sajdah, verset 24.

 La plupart des gens de science qui se préoccupent de la guidée de la communauté et de l’amélioration de sa situation, savent pertinemment l’importance cruciale et l’impact de ces causes, sauf qu’il existe une cause majeure, absente et que beaucoup perdent de vue, qui n’est pas moins importante que les causes précédemment citées pour parvenir à la réussite des gens de science dans leur rôle à jouer, convoité de tous, qui consiste à sauver la communauté et la faire sortir des troubles et des épreuves : c’est que les gens de science soient en contact entre eux, qu’ils s’enjoignent la bonté, la crainte d’Allah (U), la patience, la clémence et l’entraide en cela. Les gens de science ont un besoin tangible de créer entre eux des liens d’amour, d’affection, d’union, de fraternité et de consultation. Ce qui permettra de concrétiser beaucoup de bien, ainsi qu’une grande partie de la réforme.

 Ces contacts et ces conseils se confirment lors des grandes calamités et des graves crises pour de nombreuses raisons, dont les plus éminentes sont englobées dans les points suivants :

Premièrement :Le remède à ce que traverse la communauté comme dangers et les évènements auxquels elle fait face qui la détruisent, est une affaire qui surpasse les efforts des individus, dépasse la capacité des particuliers, quelle que soit la vivacité d’esprit des personnes et leur enracinement dans les sciences. En sachant que nos pieux prédécesseurs disaient au sujet de certaines questions qui leur étaient posées concernant la science :

« Si cette question avait été posée à cUmar Ibn Al-Khattâb (t), il aurait réuni les gens de Badr pour y répondre. »


Si telle était leur voie au sujet d’une question individuelle, personnelle, alors qu’en serait-il des calamités fatidiques qui impactent la réalité de la communauté et qui dessinent son avenir. Est-il possible qu’un individu seul décide de cela ou qu’il soit le seul à donner son avis ?! Si seulement il existait une personne qui soit capable de réaliser cela. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire converger nos efforts, de resserrer nos rangs, de renoncer à l’excès de confiance en soi, à l’entêtement, à s’enfler d’orgueil. Ô Allah inspire-nous la guidée et préserve-nous des maux de nos âmes.

Deuxièmement :Une grande partie de ce qui a touché la communauté et qui continue à la toucher comme troubles et autres fléaux est en réalité causée par les disputes et la division qui se sont produites au sein de la communauté. Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyyah a dit :

 « C’est cette division qui est apparue au sein de la communauté, que ce soit au niveau de ses savants, de ses cheikhs, de ses dirigeants, de ses notables, c’est ce qui a provoqué sa domination par ses ennemis. »

 Troisièmement :Parmi les choses qui soulignent la nécessité de voir les gens de science être en contact entre eux lors des troubles, qu’ils s’enjoignent la vérité et qu’ils s’enjoignent l’endurance, il y a le fait que les troubles -qu’Allah nous en préserve- changent les cœurs et les perturbent, en amenant des ambigüités qui empêchent de connaître la vérité, ce dont la personne ne se rend même plus compte. C’est pour cette raison que le Messager d’Allah (r) a décrit les troubles comme une nuit obscure dans un hadith rapporté par Muslim dans son Sahîh (n°169) d’après Abû Hurayrah (t) :

 « Empressez-vous d’accomplir des [bonnes] œuvres, car il y aura des troubles aussi noirs qu’une nuit obscure. »

Il a aussi décrits ces troubles comme aveugles et sourds selon une version d’Abû Dâwûd (n°3706) d’après un hadith de Hudhayfah. S’il a décrit les troubles en ces termes, c’est parce qu’en période de troubles l’être humain devient aveugle au point de ne plus voir la vérité et sourd au point de ne plus entendre la parole de vérité.

 Quatrièmement :L’obligation de conseil envers la communauté qui repose sur les gens de science -qui sont les héritiers des Prophètes- exige de leur part qu’ils fassent tout leur possible pour indiquer à la communauté ce qu’ils savent être un bien pour elle et mettre en garde contre ce qu’ils savent être un mal pour elle. Le conseiller ne pourra réellement parvenir à son but qu’en fournissant des efforts pour montrer ce qui est exact, tout en consultant les gens doués d’intelligence parmi ses frères. Certes Allah (U) a fait l’éloge des croyants qui ont cette qualité, en disant au cours de l’éloge :

{…qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la Salat, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons}Sourate Ash-Shûrâ, verset 38.

 Bien que le Messager d’Allah (r) soit bien la personne qui puisse le plus se passer de consulter autrui, car Allah (U) s’est chargé de le guider et de le faire triompher, Allah (U) lui a ordonné de consulter ses Compagnons (y) en disant :

{Et consulte-les à propos des affaires; puis une fois que tu t’es décidé, confie-toi donc à Allah, Allah aime, en vérité, ceux qui Lui font confiance.}Sourate Âl cImrân, verset 159.

Certainement le Messager d’Allah (r) s’empressait d’appliquer cela à tel point qu’Abû Hurayrah (t) a dit comme cela est rapporté par At-Tirmidhî :

« Je n’ai jamais vu une personne consulter autant ses Compagnons que le Messager d’Allah (r). »

Il est donc obligatoire que les gens de science le prennent comme exemple. Certains maîtres d’éloquence ont dit :

« La personne sensée se doit d’ajouter à son avis, l’avis des gens sensés ; d’additionner à sa pensée la pensée des sages ; l’avis unique peut glisser et la pensée d’un seul peut s’égarer. »

Bash-shâr Ibn Burd quant à lui a dit :

Lorsque tu veux consulter les gens pour un avis

Aide-toi de l’avis d’un conseiller ou d’un conseil ferme

Ne sois pas gêné par la consultation

Car les petites plumes renforcent les grandes

 Il n’y a pas moyen d’obtenir cela avec ce manque de communication qui pèse sur les relations entre les gens de science et de mérite et c’est bien l’un des plus grands obstacles.

Cinquièmement :La plupart des maux et des détériorations de liens entre les gens de science ont pour origine l’éloignement qui existe entre eux, le manque de communication qui sèmeront les graines de l’aigreur arrosées par les agents du faux et les suggestions de Satan. Donc la communication et le conseil mutuel garantissent le resserrement de l’étau autour des causes de la division, tout en supprimant les causes de l’aigreur.et en propageant l’amitié et l’amour, au sujet duquel on dit :

« L’amour est un arbre dont les racines sont les visites. »


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